
Chatbots, quezako ?
À vrai dire on est loin du conte de Charles Perrault, le chat botté. Les chatbots sont des outils de discussion automatique ; on les appelle aussi agents conversationnels ou robots bavardeurs. Tout un programme… informatique. Au départ, les chatbots étaient destinés à remplacer des tâches simples : renseigner un 1er niveau d’information avec un client par exemple. Ce sont les futurs vendeurs du web, ceux qui vous proposeront la ceinture qui va bien avec le pantalon que vous venez de choisir. Eh oui, ils ne se contentent pas d’une série de réponses déjà préparées. Ils sont capable - grâce à l’intelligence artificielle - d’apprendre de leurs erreurs et donc de s’améliorer en continu, pour les plus évolués.
Quelles applications des chatbots pour le recrutement ?
Pouvoir recruter la bonne personne sans jamais se tromper ! Le chatbot serait le début de ce rêve. Rendez-vous compte, un robot intelligent vous fait la conversation, analyse puis synthétise l’ensemble de vos réponses. Pour le moment, l’objectif se limite à l’étape de la présélection. Dix minutes ! C’est le temps consacré par un recruteur à la lecture de votre dossier de candidature, l’organisation de l’entretien téléphonique et autres questions d’usage. Eh bien c’est dix minutes de trop, disent certains. Les mêmes prônent la disparition pure et simple de cette activité et de la remplacer par une interaction machine/candidats.
Les chatbots amélioreront-ils l’expérience candidat ?
Des robots, les fameux ATS - applicant tracking system, trient déjà les CV pour présenter les plus pertinents au recruteur. Prendront-ils demain rendez-vous directement avec les candidats ? Parce qu’en fait, comment peut-on envisager de déshumaniser le recrutement ? Il est déjà compliqué pour certains d’entre vous d’obtenir des entretiens de recrutement, alors que dire si demain cette phase est robotisée ? Que dire du manque de perceptions de ces machines ? Un recruteur, ce n’est pas un robot qui débite des questions ! C’est un expert qui connait son secteur d’activité, qui connait l’entreprise, ses rouages, ses enjeux de pouvoir, qui maîtrise les enjeux « réputationnels », qui repère les savoirs êtres qui seront indispensables pour le poste à pourvoir. Comment un robot peut-il appréhender cet écosystème ?
En guise de conclusion, soyons clair, le but n’est pas de tirer à boulet rouge sur toutes les innovations. Il faut vivre avec son temps et les chatbots sont promis à un bel avenir à moyen terme. Ce que je veux juste dire, c’est que le recrutement doit rester un échange entre deux personnes, une conversation. Bref, que les gens se parlent !
À propos de l’auteur
François Cousin est manager opérationnel au centre Apec de Paris-La Défense. Il anime une équipe d’une quinzaine de consultants et de consultantes en développement professionnel.